mardi 17 mai 2011

The end is nigh...


La littérature c'est sans doute ça. Ouvrir un livre. Se retrouver dans l'intériorité de quelqu'un. Là où, certains matins, quand le vent froid souffle à vous glacer malgré le printemps déjà consommé, goûté, la peau hâlée en témoignant...

Se retrouver, page après page, au coeur de l'autre, effeuillé, boire ses mots, là où dehors ce n'est que silence. Où tout se tait.
Se retrouver proche, de ce murmure à l'oreille, tu, lu, que l'on rejoue avec sa propre voix, comme un jeu de poupées, intérieur, improvisé, sans l'objet figurant, plastique, humanoïde, dépassé... plus rien n'incarne vraiment.

La littérature c'est sans doute ça, une chaleur, une intimité que l'on s'injecte.
Se nourrir, à cet intime, liant, rattachant.
Un tour d'écrou. Donné. Serrant.
L'autre. Près de moi.
Dedans.

Je crois qu'il y'a de ça aussi dans cette littérature sans papier, dans ces grandes lettres rouges, sanglantes, cultivées, courant sur le silence d'une plaine verdoyante. Se dire. Entre nous. Sinuer. Arriver ensemble, au fil des mots, à un point donné.
A un lieu commun. De liens tissés. Tracer ensemble. Se jouer des correspondances évoquées.
De mondes échangés, à se lier...

Briser le silence.
A peine pourtant...

Sans crier. Ni parler. Ecrire. Silencieux, sauf le bruit de la masse enfonçant les fers à bêtons, comme une clôture sur la priaire, le bruit se buttant en écho, aux forêts voisines. "And all the hills echoed..."

Ne plus écrire caché, sous les couvertures, entre les pages.
Sortir du lit pour être lu, prendre le monde comme atelier, suivre les pentes, douces.
Et au milieu coule une rivière.
De mots.

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